Violaine Schwartz _ Papiers
NOTE :

Le Centre Dramatique de Besançon a commandé à l’auteur Violaine Schwartz un écrit mettant en perspective la parole d’anciens et d’actuels demandeurs d’asile. Par conséquent, elle a rencontré et écouté une dizaine de personnes, puis travaillé leurs témoignages en les corrélant avec le résultat de la compulsion de documents administratifs ainsi que le résumé de lectures ; le tout ayant pour contrainte de tendre vers la valeur originelle d’un reportage : l’objectivité.
Les individus interrogés rapportent de façon feutrée les expériences douloureuses engendrées par leur fuite, toutefois leur pudeur tait à peine l’étoffe des épreuves endurées ; des syllogismes bureaucratiques biscornus aux pleutreries des passeurs ou encore des errances ignominieuses dans le dessein de se loger à l’identité désagrégée du migrant qui n’existe plus dans la patrie première et n’existe pas dans le pays d’accueil.
Le recueil de récits de vie appelé Papiers s’avère au final dépourvu de démagogie et de lénification attendu qu’il respecte l’unique rapport des faits. D’autre part, il permet de s’apercevoir de l’importance de la non-essentialisation des déplacements migratoires. Il est à l’évidence dans l’intérêt du personnel politique de laisser les électeurs ignorer les multiples acceptions et la substance authentique de la notion parce qu’ils sont de la sorte manipulables.
Un reproche peut être prononcé envers l’ouvrage qui n’offre quoi qu’il en soit que des offensives envers l’Etat français alors qu’il aurait été plus juste que les postulats soient pensés en fonction d’une vue étendue à tous les protagonistes du phénomène sociétal étudié.
SOURCE :
Papiers, SCHWARTZ Violaine
EDITIONS P.O.L, 17.90 euros