Régis Michaud _ La Vie Inspirée D’Emerson
NOTE :
La communauté humaine ne fonctionnera de façon parfaite qu’à partir du moment où les êtres deviendront indépendants, délivrés de la pression de l’altérité, donc purs ; ils sauront subséquemment mettre en exergue leurs véritables valeurs, dont une bonté inhérente qui les porte haut sans qu’ils en aient tout à fait conscience.
Ce principe est contenu dans le concept de transcendantalisme pensé par Ralph Waldo Emerson. Au reste, l’essai La Vie Inspirée D’Emerson, de Régis Michaud, expose les étapes psychiques, voire spirituelles, par lesquelles l’initiateur de ce courant philosophique est passé pour concrétiser ses théories.
Tout passe par soi-même, a écrit en substance le savant américain ; l’autonomie signifie s’appartenir ainsi qu’être libre. Or l’on se possède en entier sous réserve de ne ressentir aucun regret en présence de la solitude et d’assumer son individualité avec les autres. Une exigence expliquant pourquoi être soi s’apparente à de l’héroïsme.
L’Homme, cette espèce animale ayant provoqué tant de peine à Ralph Waldo Emerson attendu qu’il abhorrait sa propension à mentir, doit aussi être éduqué pour progresser ; « la réforme du monde est une réforme individuelle et morale. Il faut apprendre à voir, à sentir, à aimer, à penser ». La connaissance déclenchera le doute qui représente la condition de l’évolution de l’esprit.
Mais même une tête tournée vers le sens commun ne verra pas à quel point sa volonté dépend de la providence ; que ce hasard remet en question en permanence la clarté de la relation entre l’Homme et l’univers alors que ce lien privilégié doit être protégé de la moindre appréhension dans la mesure où la Nature s’avère sa seule alliée face aux affres de l’existence.