Paul Morand _ Fermé La Nuit
NOTE :
L’acception du mot personnage s’avère une accumulation de signes. Dans une nouvelle, il n’est nullement établi dans la durée, mais dans le présent, de surcroît il semble décrit sommairement et à valeur permanente. Les textes de Paul Morand mettent en perspective de manière récurrente un narrateur autodiégétique, ainsi que lymphatique, qui paraît représenter un homme du début du XXème siècle, en Europe, de plus qui est à la recherche de liberté.
Dans La Nuit De Portofino Kulm, O’Patah, soixante ans, besogne en tant que barde, en d’autres termes en homme de lettres ; au reste, il est réputé pour ses rimes recherchées et tout à fait fines qu’il aime déclamer à la moindre oreille motivée. Toutefois, tout lui est terne tant il fait partie des personnes d’hier, c’est-à-dire dépourvues d’engouement à l’endroit de l’époque moderne, il demeure alité la plupart du temps. Dans La Nuit De Charlottenburg, l’être mis en valeur se mésestime au point de vouloir se vendre dans la visée de se sentir vivre. Voilà pourquoi il laisse son hôte Egon v. Strachwitz, capitaine au régiment de la garde, avoir de l’emprise sur lui, l’emmener dans des estaminets égrillards et lui présenter des personnes de petite vertu.
Le recueil de nouvelles Fermé La Nuit, de Paul Morand, représente un ensemble de textes truculents étant donné qu’ils saisissent le moment au moyen d’une narration à la première personne et qui partagent les pensées les plus profondes des personnages. Les actions ainsi rapportées révèlent des aspects peu avantageux d’une époque et d’une société donnée dans lesquelles tout paraît porté sur l’évanescent. D’autre part, les individus impliqués dans les récits réflètent la part abjecte de l’auteur au sens où ils se servent de l’autre dans le dessein de servir leurs desseins.