La Revue Littéraire _ N°78 _ Mai _ Juin _ Juillet 2019
NOTE :

Le poète Paul Gellings et l’auteur Bruno Krebs réagissent au roman Sérotonine, de Michel Houellebecq, dans le soixante-dix-huitième numéro de La Revue Littéraire.
Dès l’abord, Paul Gellings assure que si la popularité de Michel Houellebecq augmente de manière exponentielle, l’épaisseur de son œuvre quant à elle s’amenuiserait. La problématique semble par suite de savoir ce que signifie être écrivain à une époque où les exigences du marché seraient si impératives que les maisons d’édition les suivraient dans la visée de survivre. En effet, la somme replète de références publiées lors des deux rentrées annuelles s’avérerait emplie de pages au sein desquelles la vacuité règne en maître dans la mesure où une plate linéarité supplée désormais la langue, la syntaxe et le style.
Ensuite, Bruno Krebs affirme que lui prise le style de Michel Houellebecq attendu qu’il paraît proche de celui de Marcel Proust, et ce, en dépit du fait qu’il le simplifierait ; son aspect sobre ne l’empêcherait pas d’être précis, virtuose et véloce à la fois. Sa transgression des règles syntaxiques, de la ponctuation et de la prosodie proposerait au reste des tableaux vivants et exhausserait sa singularité. En outre, ses œuvres constitueraient des contes qui parviendraient à hypnotiser le lecteur avec des sentences virevoltantes pourtant porteuses d’invraisemblances.
Paul Gellings et Bruno Krebs ont des positions divergentes au sujet du roman Sérotonine et de son auteur Michel Houellebecq, toutefois il convient de constater qu’ils lui reprochent le même travers répandu dans le domaine littéraire : son penchant pour la provocation, de plus la systématisation. Au demeurant, ils valident le postulat que cette propension à la légèreté ne permet pas au discours narratif d’accéder à une vérité profonde.
SOURCE :
La Revue Littéraire, N°78, Mai-Juin-Juillet 2019
EDITIONS LEO SCHEER, 10 euros