Kaddour Hadadi _ Néapolis
NOTE :

Un homme s’éveille avec la mémoire endommagée, à l’hotêl Jasmin, dans une antique localité du nom de Néapolis. Une vaste entrave de béton et de fil de fer barbelé entoure la ville, des véhicules blindés sillonnent la voie publique et un vacarme fait de déflagrations de bombes, de coups de feu, par surcroît de clameurs absorbent son attention.
L’égarement supplée l’entendement en ce sens que tout est du domaine de l’étranger, dont la langue avec laquelle il s’exprime puisque personne ou presque ne le comprend, et que rien n’a la capacité de le rassurer. Alors il dissimule avec soin son désarroi ainsi que ses difficultés, mais en vain, dans la mesure où il est arrêté par la police de manière arbitraire et écrasé par leurs mains armées. Force est de concéder conséquemment qu’il devra survivre aux côtés des âmes autochtones, et ce, sur un territoire assujetti par des autorités féroces.
Dans le roman Néapolis, de Kaddour Hadadi, la narration se situe dans la conscience du sujet principal et permet de la sorte au lecteur d’être le témoin privilégié de son réel. Il s’agit-là d’une écriture naturaliste attendu que l’on assiste à l’engagement graduel du protagoniste, amnésique, auprès d’un peuple fracassé par la sécurité nationale et la fameuse ville, Néapolis, s’avère une entité vivante dans laquelle émergent et meurent des émotions.
Tous les éléments du récit renvoient au conflit israélo-palestinien et ce postulat dépasse parfois la fiction dans la perspective de faire état d’une situation politique que l’auteur estime être inique ; non que cela prenne en otage, puisque l’on a la possibilité de fermer l’ouvrage, néanmoins il aurait été de bon aloi de proposer un point de vue opposé pour que l’ensemble ne soit pas autant âpre. En dépit de ce détail, le livre contente avec sa manière contemporaine de conter une histoire. La mise en page est en effet aérée et les dialogues paraissent travaillés, truculents, de plus, porteurs de messages pertinents.
SOURCE :
Néapolis, HADADI Kaddour
EDITIONS RIVENEUVE, 10 euros