Jean-Yves Bertogal _ L’Echo Des Conques Ultramarines
NOTE :


Les traites négrières intra-africaines, orientales (arabo-musulmanes), en outre la traite négrière occidentale (transatlantique) constituent le commerce de millions d’individus, pendant plusieurs siècles, aux profits de propriétaires, d’élites et d’États. Il en résulte que la reproduction d’une partie de ce passé, nonobstant l’empreinte du présent, est nécessaire dans la visée de faire vivre les nombreux noms ainsi qu’âmes anonymes asservis en raison de la vénalité d’une poignée de personnes.
Jean-Yves Bertogal met en récit ce que lui évoque cette espèce d’esclavage, dans le recueil de poèmes en prose L’Écho Des Conques Ultramarines. Il ne se contente pas d’affirmer son affliction à la pensée qu’un tel crime est passé sous silence par des ouvrages, mais il présente la mise en place, d’autre part les conditions de ce marché et il fustige la façon dont les maîtres ont maltraité leurs marchandises humaines. En vérité, il livre des vers à ses aïeux qui font partie des êtres lésés, à ses enfants à dessein qu’ils assimilent leur lignée et à des figures de proue de la négritude (d’Aimé Césaire à Franz Fanon).
Les cinquante textes sont autant d’énonciations qui expriment l’essence d’un même thème : l’esclavage, avec les marques qu’elle imprime encore et toujours sur l’identité des descendants des victimes dans la mesure où la dire implique d’imaginer les tourments de ces dernières. Jean-Yves Bertogal ne paraît pas qu’un porteur d’Histoire, mais un homme de lettres de talent capable de faire comprendre avec adresse, à l’aide d’une maîtrise probante de la langue française, comment et pourquoi il est substantiel d’entretenir la mémoire collective.
SOURCE :
L’Écho Des Conques Ultramarines, BERTOGAL Jean-Yves
EDITIONS LES XEROGRAPHES, 12 euros