Isabelle Carré _ Les Rêveurs
NOTE :
A l’accoutumée, elle n’aime pas frayer avec un corps inconnu, toutefois il s’avère qu’elle s’est adonnée à un acte tabou avec un être sans face familière. Dès lors, se livrer de la sorte l’a rendue enceinte en dépit du fait qu’elle ne désire pas de progéniture ; au demeurant, ses parents renâclent à ce qu’elle l’élève étant donné qu’il faut respecter leur rang. C’est pourquoi ils la placent, seule, dans un appartement, à Pantin, pendant sa grossesse, et non loin de la clinique où elle devra abandonner l’enfant ; de plus, elle doit éviter de s’entourer de ses amis qui pourraient entreprendre d’ébruiter sa situation, nonobstant les audiences accordées à Anne, une connaissance de la pension. Par suite, elle passe son temps à béer à la vie environnante et elle présume qu’elle ne doit pas avoir peur.
Jusqu’à ce qu’elle s’abouche avec un étudiant des beaux-arts qui l’enjoint à garder l’enfant afin qu’ils l’élèvent ensemble. Cette femme est la mère d’Isabelle Carré, mais l’amour accordé n’empêche pas la percée de la dépression avec ce qu’elle suppose de déperdition de l’énergie psychique. Régulièrement, son regard est rivé au vide et elle semble si distante quand on devise avec elle. De son côté, le beau-père alterne entre une situation professionnelle avantageuse et la précarité ; par ailleurs, il se sonde sur son orientation sexuelle au point que le couple est contraint de se séparer. Isabelle Carré, quant à elle, ne peut trouver sa place entre ces deux adultes puérils, conséquemment elle se sent suicidaire et tente à plusieurs reprises de passer à l’acte afin d’affirmer sa souffrance.
Le roman Les Rêveurs, d’Isabelle Carré, a pour principal point d’achoppement de ne pas avoir de rythme ni de structure. C’est-à-dire qu’il s’agit d’une succession non linéaire de paragraphes d’une poignée de lignes qui propagent des idées sans logique entre elles. Par suite, on ne sait pas où l’auteur veut amener le lecteur ; ce dernier s’avère même astreint à relire des passages pour deviner le sens du récit. D’autre part, on peut reprocher au texte de tergiverser entre l’autobiographie et la fiction, ainsi cela forme du désordre entre les événements et désoriente tout à fait parce que les personnages eux-mêmes sont dépourvus de substance.