Gustave Flaubert _ Mémoires D’un Fou
NOTE :
L’auteur avance qu’il souhaite mettre sur le papier tous ses souvenirs, au surplus ses idées et ses impressions, en somme le récit de son existence nonobstant son âge précoce. Il explique que sa pensée est longue et qu’elle paraît similaire à une hydre qui le dévore sous toutes ses faces, c’est-à-dire qui engendre en lui des réflexions de deuil ainsi que d’amertume. Enfant, il était à la fois rêveur, rivé à la fenêtre à contempler l’horizon, et exempt d’opinions fixes ; voire, il se contentait de joies vénielles. Adolescent, il avait des moments patents d’affliction abyssale pendant lesquels un sentiment d’apathie le surprenait.
Par ailleurs, il trouvait l’épanouissement dans le doute, toutefois qui le mouvait vite vers le vide étant donné qu’il se défiait de Dieu et de la vertu. Au collège, il eut promptement une aversion profonde pour les hommes, car il comprit que la société des enfants était cruelle pour ses victimes tant par la tyrannie des préjugés que par les injustices ; au reste, c’est la raison pour laquelle il subissait des avanies pour ses penchants de sauvagerie solitaire. De la sorte, il était fou ; il errait l’âme en peine dans les longs corridors de l’école à écouter l’environnement et à lorgner sur les animaux.
Il affectionnait les livres de vers, les pages de Lord Byron, de Goethe, de plus la poésie âpre du Nord. Les misères d’autrui le mettaient mal à l’aise, lui arrachaient des larmes, et il donnait aisément aux pauvres. Seulement, des hommes le corrompirent, subséquemment il devint méchant, semblable à l’aridité de la société qui dessèche et étiole. L’ennui l’enveloppait dans un linceul embarrassant et il n’aspirait qu’à aimer, notamment Maria qui l’attirait en sachant qu’elle était mariée ; par suite, il devint concupiscent à l’excès, puis il l’oublia et porta son attention sur deux anglaises.
Dans l’écrit Mémoires D’un Fou, Gustave Flaubert met en exergue avec force que les ténèbres autour de l’homme sont terribles pour un adolescent en pleine efflorescence. Rédigé en 1838, à l’âge de quinze ans, il rapporte de manière magistrale à quel point son romantisme a été ruiné par des personnes de son âge et des adultes. Avec ardeur, l’auteur signifie au lecteur pourquoi il a écrit ce texte, le motif de son action, et il le prend à partie pour savoir s’il est sot ou fou même s’il suppute que sa vanité préfèrera la première possibilité.