Gabriella Zalapi _ Antonia : Journal 1965 – 1966
NOTE :

La photographie fait partie à présent des pratiques et des rapports sociaux. Elle constitue un procédé qui permet de construire une image de soi, d’accéder à l’altérité et de représenter le réel ; au reste, elle paraît une preuve de l’existence des événements, des personnes et des lieux sondés, subséquemment elle préside à la mémorisation de ce que l’œil perçoit parce qu’elle a “une double position conjointe : de réalité et de passé”(1).
Dans son journal tenu entre 1965 et 1966, Antonia rapporte la réalité terne de son rôle d’épouse et de mère, d’autre part sa découverte exponentielle de la correspondance épistolaire et des photographies de sa grand-mère. Son mariage ne la magnifie pas, par suite elle entreprend de vivre par procuration au moyen de la reconstitution pleine et entière de la mémoire d’une partie de sa famille, nonobstant le fait qu’elle culpabilise de s’approprier ainsi ses souvenirs.
Le roman Antonia : Journal 1965 – 1966, de Gabriella Zalapi, met en relief deux destins singuliers de femmes aux prises avec un carcan sociétal traditionnel et les corollaires d’événements historiques tragiques, mais à deux époques différentes. Spécifiquement, il propose une réflexion pertinente relative au temps qui passe, au surplus il présente de façon délicate le quotidien et les tourments de deux personnages féminins dans l’expectative de leur émancipation, enfin il avance sans artifices les effets d’idéologies telles que le fascisme et le nazisme sur la construction identitaire.
- Roland Barthes (1980)
SOURCE :
Antonia : Journal 1965 – 1966, ZALAPI Gabriella
EDITIONS ZOE, 12.50 euros