Bénédicte Heim _ On A Brûlé Les Ruches Blanches
NOTE :


Le désir s’avère un sentiment éprouvé par rapport à un manque d’un sujet ou d’un objet dont l’acquisition peut procurer du plaisir, mais qui produit de la souffrance jusqu’à ce qu’il ne soit satisfait. Au reste, Socrate rapporte la pensée de la prêtresse de Mantinée à ce propos : la mortalité des humains est synonyme de manque à être qui les oblige à le combler par un objet, en l’occurrence la sexualité, puis le savoir des vertus dès qu’ils s’assagissent.
Dans le roman On A Brûlé Les Ruches Blanches, de Bénédicte Heim, le désir se réfracte de différentes façons. En effet, la narratrice rend visite régulièrement à sa nouvelle voisine qui lui livre ses affres ainsi que son effervescence en relation à l’homme dont elle s’est éprise. Les mots voluptueux qu’elle entend à mesure qu’elles se voient l’émoustillent et engendrent des sensations physiques inusitées à même d’instiller dans l’esprit une forme de honte voire des velléités de fuite. Une fois l’attirance admise, elle se meut en interlocutrice voyeuse où l’objet convoité devient un succédané de drogue dure que sa curiosité vorace consomme à en avoir une addiction.
L’oeuvre constitue une ode lyrique à la sensualité, de surcroît au corps. Elle souligne avec intelligence les insoutenables stimuli qui émanent du désir et la problématique de la place des fantasmes dans les interactions sociales. Au sujet de la forme, force est de mettre en exergue le langage soutenu à l’excès qui suinte de la moindre sentence.
SOURCE :
On A Brûlé Les Ruches Blanches, HEIM Bénédicte
EDITIONS ET LE BRUIT DE SES TALONS, 20 euros